Disponible le 10 octobre sur Xbox Series X|S et Steam, ainsi que dans le Xbox Games Pass, Forza Motorsport est la célèbre licence de simulation automobile de Turn 10, édité par Xbox Game Studios, qui nous propose de prendre le volant des plus belles voitures du monde, sur les plus célèbres tracés du sport automobile. Et après 6 années d'absence, permettant à Forza Horizon de se faire une petite virée en Grande-Bretagne, puis au Mexique, il est temps de reprendre le volant, et de s'imposer lors de véritables courses. Mais en 6 ans, le jeu a-t-il réussi à se transformer en véritable simulation ? Ou est-il resté l'ombre de lui-même ? C'est ce qu'on a essayé de découvrir lors de notre test.
Trailer du jeu
Une victoire en Séries !
On range enfin les voitures de rêve qui ont parcouru dernièrement le Mexique, pour sortir quelques bolides en série, afin de reprendre la course automobile. Forza Motorsport est enfin de retour, après nous avoir lâchés pendant 6 longues années. Concurrent direct depuis quelques années maintenant, de Gran Turismo. Le jeu de Turn 10 avait laissé sa place à Polyphony Digital, devenant ainsi la référence de la simulation console ces dernières années, avec un Gran Turismo 7 impressionnant. Mais le studio à l'origine de la franchise Forza est loin d'avoir dit son dernier mot. Et après des mois à nous allécher avec de nombreux trailers, le nouveau Forza Motorsport arrive sur nos consoles Xbox, ainsi que sur PC.
Forza Motorsport est le 8e opus de la franchise Forza. Turn 10 n'a pas voulu passer la 8e pour prendre encore plus de vitesse, au risque de sortir au prochain virage. Donc, ce nouvel opus perd donc sa numérotation, pour un retour aux sources. Enfin, pas vraiment. On est plus sur un renouveau de la série, avec de nombreuses modifications qui plairont, ou pas, selon les véritables attentes des joueurs.
Dans ce nouvel opus, on va retrouver les modes classiques, comme le mode Rivaux, qui correspond au mode Contre-la-Montre. Ici, on va pouvoir parcourir tous les tracés du jeu, à bord des différentes catégories de voitures, allant de E à X. La catégorie dépendra de L'IP de la voiture. Rien ne change de ce côté. Ensuite, on va avoir le Jeu Libre. Un mode qui va nous permettre de jouer contre l'IA, et de participer à des courses d'endurance, ou des courses à tour, avec la possibilité, comme l'opus précédent, d'activer plusieurs catégories de voitures, afin de créer des courses multi classes. On va aussi avoir la possibilité de participer à ces courses en Multijoueur Privé. Histoire d'affronter ses amis lors de véritables courses.
Forza Motorsport va proposer aussi un mode Multijoueur en Vedette. Dans ce mode, on va pouvoir participer à des épreuves spéciales et des épreuves ouvertes, avec un système très ressemblant à un certain GT Sport. Pour participer aux épreuves, on va devoir choisir l'une des Séries disponibles, et s'inscrire. Chaque course aura son horaire d'inscription, une restriction, et une durée de course.
Pour finir, le nouveau jeu de Turn 10 aura le droit à son mode Carrière, plus ou moins intéressant. Tout dépendra comment on voit les choses. Dans ce mode, on va devoir participer à plusieurs Tours, séparés en Série. Il faudra terminer une série avant de pouvoir lancer la seconde, jusqu'à terminer les 5 Séries du Tour. Une fois qu'on en aura terminé avec le Tour, on pourra passer au suivant. Avant de se lancer dans les Tours du mode Carrière, on devra participer à un Tour d'une seule série, composée de 3 courses. Cette introduction permettra d'en apprendre un peu plus sur le fonctionnement du mode Carrière. En plus du championnat des constructeurs, composé de 5 Tours, le mode carrière va proposer un championnat en vedette, avec plusieurs Séries qui se débloqueront au fur et à mesure du mois. Ce championnat sera donc évolutif.
Apprentissage et expérience !
Quel que soit le mode sélectionné, la conduite va nous rapporter de l'expérience de véhicule. Pour faire simple, nos dépassements, nos tours propres, ainsi que notre capacité à faire de bons secteurs, vont nous permettre de gagner de l'expérience, qui va augmenter le niveau de la voiture. Ce niveau va principalement servir à gagner un peu de crédits, et avoir un rabais sur la marque de la voiture. L'expérience de véhicule va monter assez rapidement lors des courses. Surtout si on enchaîne les tours propres. Mais concrètement, la récompense ne sera pas si exceptionnelle que ça. Car les véhicules dans Forza Motorsport ne coûteront pas un rein, comme dans GT 7. Par exemple, pour une LMP, il faudra compter 350 000 crédits. Ce qui est plus que raisonnable. Surtout si on joue en Expert.
Les crédits dans Forza Motorsport vont s'obtenir de diverses manières, et dans les différents modes de jeu. Mais pour se faire un maximum de crédits, il faudra enchaîner les courses dans le mode carrière, et connaître ses capacités à remporter une course. Car lors du mode Carrière, avant chaque course, on va avoir un essai sur piste. Ce dernier va permettre de gagner quelques crédits en réalisant 3 tours, et en faisant le meilleur temps. Une fois que l'essai sera terminé, et avant que la course commence, on va devoir choisir sa position sur la grille. C'est là qu'on devrait être sûr de ses talents. En fonction de notre temps au essai, de la difficulté de l'IA, et de la difficulté du jeu, on va nous proposer une somme pour notre classement final, selon notre place sur la grille. Un système assez étrange, qui pourra facilement être contré en esquivant les essais. Car sans tour de référence, le jeu proposera une énorme récompense, même en partant 3e. Illogique ou logique. On ne sait pas vraiment. Mais ce que l'on sait, c'est qu'en faisant ça en difficulté Expert, et avec l'IA Rapide, on peut très vite remplir son portefeuille. Même en réduisant la rapidité de l'IA, et en partant au plus profond de la grille.
Un petit tour au garage !
La particularité du mode Carrière de Forza Motorsport, c'est qu'on va devoir choisir une voiture par Série. Cette voiture, en gagnant des courses lors de la série, on va gagner des améliorations de pièces, comme de nouveaux freins, des embrayages, ou encore, des boîtes de vitesses. Ces pièces vont permettre, avant chaque course, d'améliorer l'IP du véhicule, afin de pouvoir faire face à l'IA, quelle que soit la course. L'amélioration pourra se faire manuellement, en changeant chacune des pièces, ou en automatique, avec une suggestion des modifications. Idéal pour tous les types de joueurs.
Bien sûr, Forza Motorsport ne serait pas un Forza sans son système de réglages approfondis, qui fait le bonheur des régleurs en herbe depuis de nombreuses années. Comme toujours, on va pouvoir modifier les diverses pièces de nos voitures, afin d'avoir une meilleure tenue de route dans les virages, plus d'accélération, un meilleur freinage. Des réglages parfait pour grappiller quelques secondes lors des courses. Certes, les réglages, toujours plus complexes qu'ils soient, ne serviront pas lors du mode carrière. Mais ils seront d'une aide précieuse en mode Rivaux ou Multijoueur. Et comme tout le monde n'est pas un régleur Hors Pair, il sera possible de télécharger les réglages partagés par les autres joueurs.
Pour finir, comme à son habitude, Forza Motorsport va nous permettre de créer nos propres livrées, grâce à un créateur toujours plus complet. On ne va pas trop s'attarder dessus. Car il ne change pas des autres opus, avec un système de vinyles et de couches. Et comme toujours, on va pouvoir partager nos livrées avec les autres joueurs, ainsi qu'en télécharger pour chacune de nos voitures.
Carnage au premier virage !
Dans l'ensemble, Forza Motorsport reste fidèle à ce qu'on a pu avoir dans le passé. Mais avec les années, et l'expérience acquise par le Studio, on aurait pu croire que ce nouvel opus allait faire un sans-faute, ou presque. Malheureusement, ce n'est pas du tout le cas. Et avant de s'attaquer à la physique, on va parler de l'IA catastrophique, qui ose participer à des courses automobile.
Quelle que soit la difficulté des Drivatars, ou les règles qui vont déterminer le réalisme des courses, l'IA sera un vrai danger public. Pour faire simple, avec l'absence de qualification, on ne pourra pas partir premier lors d'une course. On devra donc subir le trafic, jusqu'à atteindre la 1ere place. En temps normal, ce n'est pas vraiment une difficulté. Dans Gran Turismo, Assetto Corsa, ou d'autres jeux qui intègrent des IA en course, on arrive facilement à dépasser nos adversaires, sans subir leur conduite, parfois désastreuse. Mais dans Forza Motorsport, l'IA n'a qu'un seul objectif, nous gâcher la course. Et dès le départ d'une course, au premier virage, on va se faire rentrer dedans, car l'IA ne freine pas, ou l'on va rentrer dans l'IA, car il freine largement trop tôt. Et l'anticipation est quasi impossible. Car l'IA est imprévisible.
Par exemple, si une IA sort de la piste, elle ne va pas s'imposer de règles. Et elle va faire un retour sur la piste, sans prendre en compte les autres voitures. Créant des carambolages improbables. Mais ce n'est pas le pire. Et ce genre de comportement, venant d'une IA, on peut l'excuser. Mais là où ça devient problématique, c'est lors des dépassements. L'IA, sûrement par jalousie, va nous donner un coup de volant, même en ligne droite, ou nous coller. Et le problème, c'est que l'effet aimant est toujours présent dans Forza Motorsport. Ce qui va nous compliquer la tâche plus d'une fois. Sans oublier que les pénalités ne seront pas toujours logiques, en fonction de la situation. Par exemple, une IA qui nous fonce dedans peut parfois nous offrir quelques secondes de pénalités. Alors qu'on a juste voulu éviter de taper dans la voiture de devant.
Simuarcade is back ?
Quand on parle de simulation sur consoles, on compare souvent Forza Motorsport aux autres jeux sortis dans la même année. Et lors des dernières années, le jeu de Turn 10 a eu un concurrent de taille avec Project Cars. Mais depuis 2017, son vrai concurrent sur console, c'est Gran Turismo. Certes, ce n'est pas la même plateforme. Mais ça reste un vrai concurrent pour les amateurs de simuarcade qui souhaitent de bonnes sensations, manette ou volant en main. De notre côté, on a sorti le même volant que celui qui a été utilisé pour Gran Turismo, le T248 de chez Thrustmaster. On a aussi ajusté les règles en Expert, et désactivé les différentes aides. Histoire que les deux jeux se battent à armes égales.
Selon la voiture, la conduite est plutôt agréable au volant. On a le droit à un retour de force modéré. Mais après quelques modifications dans les réglages, on peut améliorer tout ça. Certaines voitures ont tendance à survirer, avec l'impossibilité de reprendre le contrôle. Et le freinage est un mixte entre trop de puissance dans le frein, et pas assez. Par défaut, la conduite peut paraître grossière sur des voitures qui devraient proposer un confort de conduite, même sans les aides. Mais une fois qu'on monte à bord d'une GT, ou une LMP, on voit tout de suite le changement. La sensation de conduite va être bien meilleure, avec une physique plus que raisonnable. Des sensations qui pourront être différentes, selon le réglage et les conditions de course.
Malheureusement, comme pour un certain Gran Turismo 7, il y aura de nombreux problèmes, qui vont faire de ce nouveau Forza Motorsport, une référence de la simulation arcade. Par exemple, on n'a pas vraiment l'impression d'avoir de l'aquaplaning lors des fortes pluies. Ca glisse un peu plus que sur une piste sèche. Mais ça reste maîtrisable. Alors que même Forza Motorsport 7 nous offrait cette sensation sur piste humide. On a aussi l'absence de retour de force quand on fait du hors piste, ou quand on prend un vibreur. Et même en modifiant les réglages, on ne retrouve pas les vraies sensations que l'on devrait avoir. Pourtant, Turn 10 a des années d'expériences dans le domaine. Et même si Forza Motorsport 7 n'était pas le meilleur au volant. En 6 ans, on s'attendait à un minimum. Peut-être qu'on met la barre trop haute, à force de rouler sur de vraies simulations. Et que pour un jeu console, c'est déjà pas mal.
Bien sûr, tout n'est pas à jeter dans ce nouvel opus. Il y a aussi quelques améliorations significatives concernant les graphismes, qui sont époustouflants, avec de sublimes reflets et jeux de lumière, qui apportent encore plus de réalisme aux courses. Sans oublier le contenu, plus que généreux, et ses 500 voitures réparties en 80 constructeurs, ainsi que sa quarantaine de tracés. Certes, ça ne fera pas oublier ses nombreux défauts. Mais ce contenu sera toujours présent quand le jeu aura eu le droit à de nombreux patchs correctifs.
Un retour au stand ?
Pour conclure, après 6 années à se peaufiner au garage, Forza Motorsport fait un retour plus que mitigé. Le jeu n'est pas mauvais. Il est juste à l'image de Turn 10, qui, depuis des années, n'arrive pas à concrétiser son savoir-faire, et son expérience acquise. Si on le compare à son prédécesseur, on a l'impression de faire un retour en arrière. On ne souhaite pas que Forza Motorsport soit la meilleure des simulations, toutes plateformes confondues. On veut juste qu'il soit un mélange entre le 7e et le 4e opus. Un Forza qui montre son amour inconditionnel au sport automobile. Et qu'on le ressente sur la piste.
